Ce sont l’affiche malicieuse (la photo de bras musclé, pas celle mise en avant par SC) et le titre en forme de ritournelle emo qui m’ont donné envie de lancer ce film qui est le deuxième long de l’Anglaise Rose Glass. Le hasard (sûrement) le fait succéder à The Substance dans mon ordre de visionnage.
Lou gère la salle de sport locale dans ce trou paumé au milieu de nulle part. Lou s’entend mal avec son père qui a tout l’air d’être le baron local des trafics en tout genre. Un jour, elle voit débarquer la musculeuse Jackie qui est en route pour un championnat de bodybuilding. Une love story intense début entre les deux femmes.
Au rayon des écueils, on citera une ambiance un peu surfaite. Comme si tout était trop maîtrisé. Dans les faits, c’est très beau, tant à l’image qu’au son. Mais trop. Et là, j’en vois au fond qui lèvent les yeux au ciel en pensant « il sait pas ce qu’il veut ». Pas faux. Toujours dans les écueils, on pourra reprocher un chapitre final qui part un peu en cacahuète, sorte d’allégorie grossière de la puissance féminine et de l’amour plus fort que l’adversité. Le temps d’écarquiller les yeux et le film est fini. Mais il reste de grandes qualités à ce Thelma et Louise réellement féminin. Ainsi, on appréciera particulièrement le jeu des actrices, de Kristen Sterwart en particulier. On aimera aussi cette relation parfois toxique et les scènes charnelles qui tentent de fuir les poncifs de l’amour lesbien ou de l’amour tout court. On aime encore que ce scénario malin déjoue ce qui semblait être un passage obligé en ne donnant pas trop de place à un environnement oppressant. De fait, il place les personnages féminins au centre et laisse les gros beaufs à la marge.
En clair, malgré quelques facilités et longueurs, ce thriller sait surprendre et se montrer très incarné. Il ne plaira certainement pas à tous, mais il propose quelque chose et c’est toujours appréciable.
>>> La scène qu’on retiendra ? Plus qu’une scène, c’est un visage et une attitude. C’est Kristen Stewart.