J'ai failli y croire, car cette rom'com' britannique évite certains écueils de ses concurrentes américaines : pas trop d'humour scato à deux balles, et surtout des personnages plutôt authentiques à première vue, c'est-à-dire pas des caricatures bigger than life qu'on ne voit qu'au cinéma.
En revanche, le réalisateur allemand Christian Ditter se vautre dans plusieurs autres erreurs, à commencer par un traitement superficiel et désinvolte des évènements : grossesse, naissance, mariage, décès... n'ont pratiquement aucun impact, et le spectateur ne ressent aucune émotion.
Face aux fréquentes ellipses temporelles, j'ai assez vite compris que "Love, Rosie" était l'adaptation d'un bouquin ("La vie est un arc-en-ciel" de Cecilia Ahern).
Je ne sais pas si ce défaut était aussi marqué dans le roman, mais l'autre gros problème du film réside dans l'incroyable incohérence psychologique des personnages, ce qui entraîne quantité d'invraisemblances et de comportements absurdes.
Par exemple, comme la grossesse de Rosie est traitée lors d'un montage musical d'à peine trente secondes, on ne comprend pas sa décision de finalement garder l'enfant, quitte à renoncer à ses rêves pour devenir femme de ménage.
Et les atermoiements du personnage masculin (Sam Claflin) sont à peu près aussi incohérents.
Par ailleurs, dans mon cas personnel, le succès d'une comédie sentimentale repose grandement sur le charme de l'héroïne : or la maigrichonne Lily Collins ne m'aura pas envoûtée hélas, pas plus que sa rivale Suki Waterhouse, pourtant présentée comme "the most beautiful girl in the world"...
Pour finir sur une note positive, soulignons l'efficacité de la bande originale, judicieusement ponctuée de plusieurs titres de Lily Allen, un choix raccord avec la couleur britannique du film.