Ça y est, je l'ai vu. Il était temps, j'imagine. Pourtant, j'avoue que je ne sais pas trop quoi écrire. L'ensemble se laisse voir. Le thème de Françis Lai est joli, aussi marquant que répétitif et sirupeux. Le couple Ryan O'Neal - Ali McGraw fonctionne correctement, le soin apporté à l'image, très ancrée dans son époque, étant plutôt agréable, Arthur Hiller emballant l'ensemble avec application, mais sans ferveur. En fait, je trouve que « Love Story » a vieilli. Je n'ai jamais vraiment réussi à m'impliquer, y compris émotionnellement. Dans le meilleur des cas, j'ai pu être vaguement touché de temps à autre. C'est tout.
Rien de vraiment original dans cette logique très mélo, où l'on a droit à la classique opposition de classes, omniprésente et pas très subtile. Le conflit père-fils n'est pas en reste, le premier étant heureusement interprété par le toujours impeccable Ray Milland. Le film n'a en définitive pas tant de choses à raconter, même s'il a au moins le bon goût de ne faire intervenir la maladie de Jenny qu'au dernier tiers. M'agaçant pas mal au départ, au point de rendre peu crédible à mes yeux, cette grande passion, sa part de fragilité finit par apparaître plus clairement, la rendant évidemment plus touchante.
Reste que pour l'histoire d'amour ayant « bouleversé le monde entier » j'attendais quand même plus que ce mélodrame d'honnête facture, pas très original et encore moins audacieux, du moins lorsqu'on le découvre en 2022. Maintenant, pourquoi pas. Ce n'est pas désagréable. Et puis c'est l'occasion de découvrir qu'un jour, Tommy Lee Jones a été jeune (même s'il avait déjà un peu sa tête d'aujourd'hui!). Pour sa culture personnelle plus que pour une réussite intergénérationnelle.