Après son remake de King Kong en 2005, revoici Peter Jackson cinq ans plus tard et c'est avec l'adaptation du roman "La Nostalgie de l'Ange" qu'il s'attaque. À travers Lovely Bones on ne perçoit pas vraiment la touche de Peter Jackson, mais une chose est sure, le réalisateur néo-zélandais offre son film le plus réaliste, proche de Créatures célestes. Dès le début, on sait ce qu'il va se passer mais on ignore ce tragique futur destin et on suit les tourments habituels d'une jeune adolescente de 14 ans (Saoirse Ronan, épatante), ses problèmes amoureux, ses caprices et ses passions. Une vie normale. Jusqu'au viol et au meurtre, qui ne sont pas visibles.
En fait, c'est surtout la situation qui est dérangeante, les circonstances, le visage hypocritement souriant de Stanley Tucci, méconnaissable et vraiment effrayant. Un monstre au visage humain. La suite montre les tourments de la famille durant une année-éclair, le tout narré par Susie du haut de son paradis qu'elle crée continuellement... Cette seconde partie n'est pas la meilleure du film, Jackson n'arrivant visiblement pas à instaurer cette véritable vie après la mort (dans les deux mondes). Ainsi, Lovely Bones n'est pas parfait, il ne va pas jusqu'au bout, ne s'immisce pas assez ni dans l'horreur ni dans le drame ni dans la féérie de Susie.
On n'aperçoit que quelques bribes de tout cela, de Susan Sarandon tâchant de remonter le moral de tout le monde à Mark Walhberg, excellent en père déterminé ; seule Rachel Weisz ne convainc pas, comme dans beaucoup de ses films. Pareillement pour les effets visuels du "paradis", très nombreux mais sous-exploités et surtout inégaux. On pourrait ainsi reprocher au film d'être trop superflu, ce qui n'en fait pas un chef-d'œuvre mais un bon petit film aussi touchant qu'inégal.