Au-delà de sa trilogie épique en Terre du Milieu, Peter Jackson crée, en adaptant The Lovely Bones, une œuvre à la sensibilité exquise. Instantanément gracié par les nappes musicales vaporeuses et envoûtantes de Brian Eno, le long-métrage se transforme en une sorte de conte surnaturel et surréaliste, terriblement beau et poétique, tout en étant fatalement tragique. Malgré quelques facilités, parfois un peu niaises, Jackson parvient à parfaitement transmettre l'émotion par la force de sa mise en scène, ainsi que de par une photo sublime qui oscille entre des toiles paradisiaques et les clichés ternes d'une vie disparue. De la composition fascinante de ses plans, et leur écho dans plusieurs scènes, le Néo-Zélandais passe en un instant du pur onirisme, avec des scènes contemplatives et hypnotiques, au drame brutal et frénétique, lorsqu'il revient au thriller. Il faut aussi saluer Stanley Tucci, qui excelle en voisin psychopathe méticuleux et alarmant, et Saoirse Ronan, dont le timbre doucereux apporte une certaine mélancolie à une œuvre d'une incroyable richesse.