Flamboyance et décadence...
Visconti signe un film testament à travers le récit tout parabolique de la vie de Louis II de Bavière... Comme ce monarque seul et dont la vie est digne d’un livret de Wagner, Visconti est conscient qu’après lui viendra la fin d’un monde… La vieille noblesse italienne avec son cortège de codes, de raffinement, de futilité…
La mort qui est imminente, l'homosexualité latente, refoulée, cachée, une oeuvre de la démesure à créer, de celle qui laisse une empreinte... ce sont les principaux thèmes abordés. La reconstitution est très soignée tant au niveau des moeurs que des décors ou costumes... Le choix d’Helmut Berger, espèce d’ange déchu pour incarner ce roi fou participe à la force du film. Il est le fantasme de l’auteur et sa déchéance est inéluctable…
Sa mise en scène éthérée est unique, distante et en même temps profondément impliquée. Elle donne au film une puissance narrative efficace et troublante.
A noter également la présence de Romy Schneider venant briser l’image kitsch de Sisi. Son Elisabeth d’Autriche est sans concession. Belle, libre, vénéneuse… L’une de ses plus belles compositions.