Des recettes classiques pour ce grand retour de JCVD sur le grand écran : Un garde du corps devenu videur qui a la suite d’une plainte se retrouve dans une boite de nuit un peu crade, qui abrite des méchants faussaires. Il se retrouve à bosser pour eux, puis collabore avec la police pour les coincer. S’en suit les traditionnelles bastons – trahisons – tests de loyauté – cliffhanger - … Ce qui n’étonnera aucun fan de série B habitué à ces films.
Fort est de constater que l’histoire, bien que branlante, ne tient pas si mal et arriverait à passer pour cohérente. On est ici dans un registre plus réaliste pour JCVD, avec plus de retenue et moins de coups de pied sauté. C’est moins spectaculaire, c’est sur, mais ça fonctionne plutôt bien.
Les acteurs, y compris Kaaris, jouent leur rôle et ça passe, sans trop se poser de questions, mais ça passe. Il n’y a que Sami Bouajila (le flic) qui livre une piètre performance, ou l’on y croit pas un instant. Dommage de lui donner un si grand rôle du coup.
Il n’en reste pas moins un goût d’inachevé. On sent le film Direct-to DVD qui est passé à l’étape au-dessus quand JCVD a signé, et il n’a peut-être pas suffisamment les épaules pour cela. La fin « à la Taken » ne s’emboîte pas si bien que ça dans l’ensemble, le personnage d’Omar, bonne surprise, est sous-exploité même s’il montre essentiellement la solitude de Lukas.
La pellicule, la lumière, les cascades sentent cet inachèvement, on sent l’envie de profiter de JCVD et en même temps une retenue.
Le film de Julien Leclercq est un bel hommage à la série B dans son ensemble et semble honnête dans sa démarche. S’il n’est pas réellement bon, c’est une intention louable de remettre au ciné ce genre tombé en désuétude, ce qui est déjà pas mal.