Cela pourrait ressembler à un film sur la dépression - avec une femme (Karin Viard) qui démissionne momentanément de son rôle de mère et d'épouse et se laisse aller à prendre quelques jours hors du temps. Mais finalement, c'est un film sur la reconstruction de la confiance en soi et la naissance d'un second amour quand tout semblait définitivement écrit, c'est-à-dire foutu. Lulu femme nue mélange mélancolie diffuse et personnages burlesques (avec Claude Gensac en vieille dame indigne, Bouli Lanners en playboy des campings...). Cette association contre-nature pourrait donner un film caricatural et forcé. Or, avançant sur un fil ténu, Lulu femme nue sonne, au contraire, étonnamment juste. Solveig Anspach parle aussi d'une France périphérique de bord de mer - photographiée avec beaucoup goût - sans sinistrose, ce qui confère déjà au miracle. Cerise sur le gâteau, la musique de Martin Wheeler termine d'habiller joliment ce film à l'élégance (si, si) modeste.