Mais quel est l'olibrius qui a fait le scénario "Lumière d'été" ? Jacques Prévert. Ah, bon ! Eh bien je ne le félicite pas sur ce coup-là…
Il me semble n'avoir compris qu'une chose de ce film de Jean Grémillon tourné en 1943. C'est qu'il oppose le monde du travail, un monde sain au monde de l'oisiveté, que ce soit celui du chatelain ou celui de l'artiste, autrement dit un monde malsain.
C'est bien dans la morale, fumeuse, de l'époque "travail, famille, patrie". Le chatelain (l'aristocrate) qui pour changer de femme les élimine, l'artiste (raté ou incompris, je n'ai pas réussi à me faire une opinion) qui boit comme un trou : ce sont des gens pas bien que l'on oppose aux hommes, industrieux, courageux qui construisent un barrage qui servira à la communauté.
J'oublie une espèce de poète qui fait des odes et des pamphlets contre la Tour Eiffel… et que le moindre bruit dérange dans son inspiration. Utile ou inutile, lui ?
Au milieu, un ange, Madeleine Robinson, copine de l'artiste, convoitée par le chatelain va finir par être séduite par l'ingénieur du chantier (Georges Marchal).
Mais qu'est-ce qu'elle est venue faire dans cette galère ? Qu'est-ce qu'elle fait au bras de cet artiste-poivrot derrière qui se cache un infortuné Pierre Brasseur, qui en fait des caisses.
Pour couronner le tout, un bal masqué est organisé au château qui tourne à la nouba. Tout le monde est invité sauf …ceux qui travaillent.
Ce qui est plus facile de dire, c'est ce qui est bien dans le film : les portraits , nombreux et magnifiques, faits par Grémillon de Madeleine Robinson tout le long du film et l'image de fin quand Madeleine Robinson part au bras de Georges Marchal. Au final, ça va faire 4...
On va dire que Jean Grémillon et Jacques Prévert étaient, vraiment en manque d'inspiration ou alors sous influence néfaste sur ce film.