Loin des grosses sorties estivales, Lumières d'été, le nouveau film de Jean-Gabriel Périot, sous forme de fiction, cette fois, fait entendre une voix douce et sereine bien que se déroulant à Hiroshima et ses environs. Le film commence pourtant par le témoignage d'une survivante de l'horreur. Un long monologue terrible et poignant. Mais la vie continue, y compris dans la ville martyre. Et avec la rencontre d'une jeune femme enjouée, culottée et enthousiaste. Symbole d'une nouvelle génération qui connaît l'Histoire mais qui n'a rien vu à Hiroshima, et pour cause. L'histoire ténue de Lumières d'été se faufile avec respect, pudeur et insouciance dans les interstices de la mémoire qui ne sera jamais ensevelie et du présent, qu'il faut vivre, intensément. Plaisirs de la pêche, d'un barbecue entre amis, d'une chanson a cappella. Et bonheur d'être bousculé et entraîné vers l'inattendu. A sa façon, fragile et gracile, Lumières d'été est le contrepoint parfait de Fukushima mon amour, le beau film de Dorris Dörrie. Rien de didactique ni de pesant dans ces deux films mais des moments de grâce et de douleur pour ne jamais oublier.