On ne le dira jamais assez, les bonnes intentions ne font pas les bons films. Tenez, prenez Lumières Dansantes. Un bon petit pitch des familles à bases de petites frappes sympathiques. On pense à du Ritchie ou à du Tarantino à la sauce danoise, et les Danois ce sont des mecs sympas. Enfin j'en sais rien, mais je pense, en tous cas il y en a sûrement plein qui ont de bonnes intentions comme le réalisateur Anders Thomas Jensen.
Sauf que notre gars, sous ses airs de gentil réal, cache en fait un joli tempérament de bourrin. Même quand il fait de l'humour noir. Et c'est là que les problèmes commencent. Parce que s'il suffisait de buter des vaches et des écureuils ou de maltraiter physiquement tout ce qui respire pour faire de l'humour noir, ce monde serait quand même sacrément moins drôle. Dans ces moments, Lumières Dansantes fait un peu penser au mioche de votre cousine au second degré. Vous savez, celui que vous aimez bien parce qu'il essaie toujours d'attirer l'attention lors des repas de famille, soit en faisant des bruits de pets avec la bouche aux moments inopportuns, soit en laissant traîner un couteau de cuisine et une mare de ketchup au coin de la porte pour le plus grand bonheur de l'hôtesse de maison. Il est pas doué pour quoi que ce soit d'autre, mais vous pouvez pas vous empêcher de le trouver sympa le bougre, surtout en pensant à son avenir.
Vous avez compris l'idée ? Pas grave. Peut-être que ce sera plus clair si je vous dis que les quatre personnages principaux manquent de finition, leur présent se résumant en gros à un seul trait de caractère, et leur passé à une caricature de traumatisme adolescent (à tel point que je me suis demandé si c'était des flashbacks ou des trips sous acide). L'un d'entre eux, Stefan, volontairement ou pas, est carrément transparent. Surtout, Jensen a énormément de mal à appuyer sur ce qui fait la force du lien unissant ces quatre pieds nickelés.
Et peut-être que ce sera encore plus clair si je vous dis que dans son ensemble le scénario ne réinvente pas la poudre (blanche, de préférence merci), surtout dans sa première demi-heure archi classique. Le reste se montre à peine sympathique, et n'évite pas de grosses incohérences. Seules deux scènes se montrent pour moi dignes d'un vrai bon film : le dialogue autour du feu entre Arne et le chasseur, et le dénouement, qui est justement un corollaire plutôt malin de cette scène autour du feu.
Pour le reste, malgré la présence (excellente) des jeunes Mads Mikkelsen et Ulrich Thomsen, Lumières Dansantes s'avère purement anecdotique.