Un soir, un homme va se faire agresser dans la rue par des voyous. Constatant la lenteur de la police pour résoudre l'enquête, il va vouloir en quelque sorte faire justice lui-même.
Produit et joué par Alan Ladd, dont ce sera l'avant-dernier film, Lutte sans merci a tous les atouts pour donner quelque chose de formidable. Une ambiance noire, un homme qui confine aux frontières de la folie pour découvrir ses agresseurs, des visages taillés à la serpe... mais je trouve que tout cela est gâché par la mise en scène de Philip Leacock que je trouve mollassonne au possible.
On n'a guère de point de vue, tout est filmé platement, et surtout, il échoue à mon avis à distiller le trouble du personnage d'Alan Ladd, qu'on sent de plus en plus obstiné, mais ça ne se voit que trop peu. Il y a aussi quelques bizarreries à l'image comme le Rod Steiger qui incarne un policier affublé d'un nœud papillon (!) ou les agresseurs qui sont montrés comme des méchants point barre, mais je sauverais par moments l'audace qui s'en dégage comme un viol qui pourrait arriver, où cette ambiance qui se dégage du film, grâce à la superbe photo de Charles Lawton Jr.
Mais à part ça, malgré l'implication visible d'Alan Ladd, ça reste un peu trop mineur pour rester dans les mémoires.