Lutte sans merci peut être considéré comme un des ancêtres des films "vigilante" et d'auto-justice qui fleuriront lors de la décennie suivante à la suite d’Un Justicier dans la ville de Michael Winner.
Le film est original et se démarque cependant de sa postérité sur deux points. D’une part, la violence ne provient pas des couches défavorisées mais d’une jeunesse dorée cynique et violente issue de le grande bourgeoisie, jeunesse plus ou moins couverte ou protégée par des parents qui ne veulent rien voir. Cette charge sociale est assez étonnante pour l’époque.
D’autre part, le film se livre à une critique du fait de vouloir faire justice soi-même. Il oppose, comme la plupart de ses successeurs, l’action de la police , légale et trop lente à la justice personnelle et vengeresse. Mais il montre les dommages collatéraux que cause cette justice personnelle, non seulement pour des inconnus mais aussi pour son entourage : l’épouse ( Dolores Dorn) va assister, consternée, à la métamorphose du respectable scientifique qu’est son mari (Alan Ladd) qui, obsédé par la vengeance perd son travail et devient paranoïaque.
On peut regretter que le mise en scène de Philip Leacock manque un peu de nerf bien que le film étonne parfois par sa violence assez brutale lors des agressions des jeunes blousons dorés et lors de la tentative de viol. Mais cela est compensé la superbe photo contrastée et aux magnifiques clairs-obscurs signée Charles Lawton Jr.
Le film est disponible en DVD chez l’éditeur Sidonis Calysta dans une bonne copie.