J'aime beaucoup Gaspar Noé. Vraiment beaucoup. Genre peut-être même que c'est mon réalisateur préféré. C'est donc avec une hâte de passionné et une appréhension qui précède chaque premier visionnage de Gaspar Noé que je me rendais, seul, dans une minuscule salle à Cannes. Autant arrêter de tourner autour du pot : Lux Æterna c'est bien. C'est moins abouti qu'un qu'un Climax, mais c'est vraiment bien. Disons que tous les points positifs de Climax se retrouvent ici : acteurs déments (Charlotte Gainsbourg est décidément complètement jetée, atavisme familial probablement) et photo sublime, jouant sur des couleurs très aggressives, le dernier quart d'heure est un enchaînement douloureux de stroboscopes (n'y allez surtout pas si vous êtes épileptiques, ce serait très risqué). Ajouté à cela un usage du splitscreen incroyable, une séquence de bûcher aussi épileptique que cathartique, et on obtient un des films de l'année. On déplorera cependant le format, 50 minutes c'est court, c'est très court, le film va vite, trop vite, et 30 minutes supplémentaires auraient été, à mon avis, pas de trop. On a cependant un ensemble plus que correct, un peu plus sage que les projets précédents de son auteur, mais tout aussi intéressant. Foncez (sauf si vous êtes épileptiques, c'est dangereux).