Lux Æterna (2020) est une commande initiée par Anthony Vaccarello (directeur artistique de la maison Yves Saint Laurent). Avec ce moyen-métrage de 50min, Gaspar Noé nous entraîne au cœur des coulisses d’un plateau de cinéma, façon La Nuit américaine (1973), mais version chaotique.
Le film narre l’histoire d’une chasse aux sorcières (par le prisme du tournage du film "L'œuvre de Dieu") et démarre par un extrait du film Häxan "La sorcellerie à travers les âges" (1922) de Benjamin Christensen avant de nous entrainer dans les méandres d’un tournage qui vire au chaos.
Ce qui nous frappe en premier lieu, c’est la part d‘improvisation qui règne dans ce film (le dialogue entre Béatrice Dalle & Charlotte Gainsbourg au tout début du film en est le parfait exemple). On pourrait comparer son film à un documentaire, on découvre les arcanes d’un tournage (de ses préparatifs aux répétitions, de ses aléas aux incidents, ainsi que toute la ribambelle qui compose une équipe de tournage (maquilleuses, costumières, électro, chef op’, scripte, régisseurs, figurants, acteurs, réalisateur, producteur, …)).
Niveau mise en scène, comme à son habitude, Gaspar Noé utilise (toujours à bon escient) les plans séquences et nous ballade à travers les décors de son studio de tournage. On passe avec une réelle aisance de la loge d’artiste au catering, en passant par le plateau de tournage. Et une fois n’est pas coutume, il utilise la technique dite du "flicker" (variations très rapides d’images et de lumières), nous offrant des plans stroboscopiques comme il l’avait déjà fait sur ces précédents films (qui utilisait la stroboscopie lumineuse par le biais du projecteur, sauf que cette fois-ci, on « subit » la stroboscopie lumineuse directement par le biais des écrans situés sur le plateau de tournage (le résultat n’est clairement pas le même). D’ailleurs, le film est rigoureusement déconseillé aux épileptiques !
Bien évidemment, que serait ce film, sans l’apport de Béatrice Dalle & Charlotte Gainsbourg au casting. La première est quasiment de tous les plans (elle incarne la réalisatrice de ce tournage maudit), quant à la deuxième, elle incarne l’une des sorcières sur le bûcher (aux côtés de l’une des égéries d’Yves Saint Laurent, la mannequin & actrice Abbey Lee, aperçu notamment dans The Neon Demon - 2016).
Le trublion du cinéma français continue toujours et encore à nous séduire avec ses œuvres qui détonnent dans le paysage cinématographique. Plans séquences, utilisation du split-screen et surtout, stroboscopie & sound design qui durant les dix dernières minutes, auront le mérite de vous mettre en trans, Gaspar Noé séduit toujours et ne laissera clairement pas indifférent.
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Lors de cette avant-première, en présence de Gaspar Noé & Béatrice Dalle, nous avons eu le privilège de découvrir en AvP mondiale le nouveau court-métrage du cinéaste : The Art of filmmaking.