La Quintessence du Style de Noé

J’ADORE GASPAR NOÉ, C’EST UN DES RÉALISATEURS QUE J’APPRÉCIE LE PLUS À L’HEURE ACTUELLE.

J’AI RAREMENT AUTANT RESSENTI AU CINÉMA QUE DEVANT SES FILMS.

ET QUAND JE ME SUIS PENCHÉ SUR LES FILMS QU’ILS CONSIDÈRE COMME SES INFLUENCES, QUE CE SOIT SECONDS DE FRANKHEIMER, STRAW DOGS DE PECKINPAH, SALO DE PASOLINI OU SOY CUBA DE KALATOZOV, JE M’Y SUIS ÉGALEMENT ÉNORMÉMENT RECONNU (J’EN AI DÉCOUVERT CERTAINS SANS SAVOIR QU’IL LES APPRÉCIAIT)

JE DOIS DIRE QUE JE CONSIDÈRE LOVE COMME UN DE MES FILMS PRÉFÉRÉS, MÊME SI IL RESTE RELATIVEMENT RÉCENT. JE N’AI JAMAIS VU L’AMOUR AUSSI BIEN REPRÉSENTÉ AU CINÉMA QUE DANS CE FILM, NI DANS LE RÉALISME POÉTIQUE, NI CHEZ ALLEN, RESNAIS OU GONDRY...

EN ARRIVANT DEVANT LA SALLE, J’ATTENDAIS LE FILM, ÉNORMÉMENT, AUTANT QUE CERTAINS ATTENDAIENT TENET OU LE DERNIER TARANTINO.

C’EST DONC PLEIN D’ESPOIR QUE JE ME SUIS RENDU À LA PREMIÈRE SCEANCE PROGRAMMÉ DANS MA VILLE, APRÈS UNE ANNÉE D’ATTENTE DEPUIS LA PROJECTION DU FILM À CANNES EN 2019.

C’EST FACE À CE GENRE D’ATTENTE QUE LES FILMS DECOIVENT EN GÉNÉRAL.

FORT HEUREUSEMENT ICI, ÇA N’A PAS ÉTÉ LE CAS, J’AI VU DU NOÉ, DU GRAND NOÉ, DANS TOUT CE QU’IL A DE PLUS BEAU.

SI JE LE CONSIDÈRE COMME UN RÉALISATEUR AVANT TOUT SENSORIEL, ÇA N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI VRAI QU’ICI.

TOUTE LA GRAMMAIRE QU’IL A SU ÉLABORER AU FIL DES FILMS EST ICI UTILISÉ AVEC UNE VIRTUOSITÉ INCROYABLE.

LES ECRANS NOIR EN GUISE DE VIRGULES AU MILIEU DE LONG PLANS SÉQUENCES, LES CARTONS DE TEXTES EN GUISE DE PONCTUATION, LES STROBOSCOPE HYPNOTIQUES RÉSONNANT COMME UNE DESCENTE AUX ENFERS. TOUT Y EST, POUR UN RÉSULTAT ULTRA IMPACTANT.

TRUFFAUT EST UN DE MES RÉALISATEUR PRÉFÉRÉ, ET DANS LE STYLE « FILM DE TOURNAGE » JE PENSE QUE NOUS AVONS TROUVÉ AVEC CE LUX AETERNA LE DIGNE SUCCESSEUR DE LA NUIT AMÉRICAINE.

ON FLIRTE AVEC LE SURRÉALISME TOUT DU LONG, AU POINT DE TERMINER SUR UNE CITATION DE BUNUEL.

D’AILLEURS NOÉ NOUS LIVRE AVECV CE FILM CE QUI SEMBLE ÊTRE LE PIRE PLATEAU DE TOURNAGE POSSIBLE AVEC TOUT CE QUE ÇA IMPLIQUE.
IL EN PROFITE POUR CITER TOUT SES MAÎTRES DANS DES CARTONS, FASSBINDER, GODARD...

MÊME SUR LE BLANC TECHNIQUE, LE FILM EST PRÉSENTÉ EN UN 2.35 COMPOSÉ DE DEUX IMAGE 1.33, UN PEU DANS L’IDÉE DU NAPOLEON D’ABEL GANCE.

BREF, ON EST FACE À UN FILM QUI NE LAISSERA PAS INDIFFÉRENT AU VU DES RÉACTION DANS LA SALLE OÙ J’ÉTAIS. UN BEAU, GRAND FILM. SOLIDE, SANS CONCESSION, UN NOUVEAU « BRAQUAGE » PAR NOÉ, ET C’EST BEAU DE VOIR CE GENRE DE CHOSES : LA VRAIE VISION D’UN AUTEUR SANS COMPROMIS QUE JE VOUS ENCOURAGE À DECOUVRIR EN SALLE.