Une plongée exaltante et suffocante dans l’espace étriqué d’un tournage catastrophe.
En plus d’offrir des dialogues savoureux et mordants, Lux Aeterna permet à Gaspard Noé de s’illustrer en réalisateur-essayiste expérimentant le matériau cinématographique. Il y propose une réflexion intéressante sur le 7ème art, non sans cynisme. Sadique, Gaspar Noé l’est assurément tant il vient chercher son spectateur, solliciter son corps, bousculer son siège en l’intégrant dans son univers claustrophobique, chaotique et stroboscopique. On notera aussi l’usage intelligent du split- screen. Trop souvent symptomatique d’un manque d’ambition en matière de mise en scène, il a ici toute sa place dans le récit et sert brillamment la progression dramatique du film, sa montée en tension jusqu’à son climax qui défonce les yeux... et on y prend un plaisir malsain ! Évidemment, ce serait péché que de ne pas saluer les performances irrésistibles de Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg, deux bombes magnétiques.