1930. Berlin est en proie à la panique : un homme tue sans relâche des petites filles ... Le commissaire Lohmann passe toute la ville au peigne fin, ses rafles dérangent fortement la pègre qui de fait se lance elle aussi à la chasse, avec l'aide des mendiants.
Plus qu'un film policier, c'est une enquête minutieuse (oui mesdames, messieurs, l'analyse graphologique ça ne date pas des Experts) et ingénieusement mise en scène, doublée d'un plaidoyer pour une vraie justice opposée à l'éternelle vindicte médiatique et émotionnelle qui n'en finit jamais de pourrir les débats, même plus de 80 ans après. Peter Lorre a su capter l'essence même du pathétique dans le rôle de cet homme malade qui ne peut canaliser ses pulsions sexuelles meurtrières et exacerbe celles de toute la ville, mais qui pourtant renvoie la pègre à ses bas instincts et à sa propre médiocrité.
Fritz Lang fait jouer le symbolique avec toute sa puissance, de simples objets suggèrent beaucoup de choses (la balle, le ballon de baudruche, la pendule dans la vitrine ...), et marque la transition entre le muet et le parlant avec une sophistication que le cinéma allemand perdra hélas bien vite suite à son départ.