Miller la pâtée
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1981, un petit cinéma de quartier, je viens d’avoir l’âge d’échapper à l’interdiction au moins de 13 ans ! Fier comme un coq je découvre éberlué ce numéro 2. Un peu plus d’1 heure trente plus tard, je viens de prendre la plus grosse claque de ma jeune vie de cinéphile. Plus de quarante ans plus tard…je le visionne de nouveau dans sa version blu-ray. L’effet est toujours le même, il n’a pas pris une ride. L’apanage des grandes œuvres ça.
Monsieur George Miller, l’homme par qui arrive cet OVNI cinématographique indémodable, insurpassable et inégalable d’un point de vue ancrage définitif de l’héroïsme au cinéma, - autre chose que toutes ces danseuses d’opérette avec leur cape et leur masque ridicule…allez mis à part Spiderman, lui il est plus proche du peuple, - donc après cette petite aparté, je reste encore persuadé que Mr Miller a su capter ce qu’était l’héroïsme au cinéma mieux que tout le monde. Il faudra attendre Chow Yun-Fat et son gun pour faire la jonction John Wayne – Mad Max – John Woo… oui je sais je vais loin là ! Enfin bon, les faits sont avérés, un mec vêtu de cuir avec son pétard façon Josh Randall, un chien super intuitif comme meilleur ami, et l’interceptor pétaradante du feu de dieu. Le mythe est dors et déjà créée. J‘ai envie de dire qu’il y a quelque chose d’existentielle là dedans. Mais nulle référence à cet idiot de Sartre hein, ne nous méprenons pas !
Ainsi donc, sous nos yeux éberlués, défilent des guerriers cloutés, des punks destroys qui grognent comme des animaux, un gosse muet qui charcle avec un boomerang tranchant, l’autre qui gueule « je l’ai, je l’ai… ! » avant de se faire trancher les phalanges, du ballet de feu, de fureur et de sang. Le cinéma a besoin de ce genre de sensation pour nous sortir de nos simples vies en espace clos. George Miller, le mec qui a besoin des grands espaces pour exprimer sa furieuse prétention à tout faire pétarader, exploser, vrombir, l’homme du feu, de la sensation forte, de l’adrénaline, a tout compris à ce qu’était le cinéma d’action.
Ce qui fera toujours la force de cinéma là, et de ce grand créateur, c’est l’incroyable foisonnement d’idées de mise en scène et cette mise en scène dopée en permanence par cette extraordinaire ordonnancement jouissif d’association d’idées, de sens de l’épate qui ne se la pète pas, de ce refus permanent de la vanne vaseuse, le premier degré qui s’assume bordel ! Voilà ce de quoi le cinéma de genre labellisé, le vrai, a grandement besoin, cette forme proto-assumée du rayonnement matérialisé de l’objet cinéma de l’imaginaire débordant de son pouvoir créatif.
Miller rules, et aux cabinets (pour rester poli) les Marvelleries et autres bouses de cet acabit. En 2015, le Monsieur de plus de 70 ans a été obligé de revenir leur faire voir ce que c’était de faire du cinéma. Ils n’ont toujours pas compris ces buses…
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le 15 sept. 2018
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