[salut, hypothétique lecteur. Je dois te prévenir que si tu comprends tout ce que je dis ci-dessous, je ne vois qu'une explication : tu es moi. Voilà maintenant toi même tu sais]
Max a perdu les clés de sa bagnole.
Il les cherche au pays des punks à frange, des civilisés accueillants chez qui on abandonne toute arme en entrant.
C'est à la force d'un Sisyphe gonflé aux anabos qu'il monte chez Aunty Tina la maîtresse aux tresses très strass. Elle le verrait bien dans la cage aux héros.
En plein milieu des années 80, Georges Miller est visionnaire et prouve qu'il vise plus loin que son temps en mettant à mort un saxophone, instrument dont l'usage excessif handicapait beaucoup la décennie.
À partir de là, c'est parti pour un festival de citations couvrant toute l'histoire du cinéma passé, présent et surtout à venir ! Me demandez pas comment. Miller est un génie, c'est tout.
Déjà il nous propose bien avant l'heure un arc GOT (Game Of Thunderdome) : chez les civilisés tout en cuir mais sans foi ni loi, les cartes sont régulièrement rebattues via des rituels ultraviolents où n'importe qui peut mourir, qu'importe son rang.
Faisant fi de toute temporalité, Max commence par désamorcer une bombe avec la méthode de l'agent Riggs. Mais Karadoc le voit bien venir : il est trop vieux pour ces conneries.
La preuve : impossible de retourner la tronçonneuse contre Leatherface.
Et de toute façon il n'a pas le cœur à tuer La Montagne, le champion de Tyrion.
C'est donc la garde rapprochée de la prêtresse traîtresse qui tue le Rancor.
Max est condamné à traverser Tatooine sans même être accompagné par Tuco.
Il échappe de peu au Sarlacc puis est recueilli par les petits Ewoks, qui ont du courage au fond du cœur et de la vallée de la montagne du dieu cannibale.
Ils lui montrent la planète des singes, mais il les prévient que Retour vers le Futur est une fiction. Gollum reste sceptique et muet.
Et puis de toute façon, ils ne vont pas rester là.
Aidés par Karadoc, il sauvent Tyrion du supplice de Snatch, et quittent le temple maudit en chariot locomoteur. Mais ils n'ont a pas de plan et ne comprennent pas un mot de français. Alors ils matent le trailer de Fury Road.
C'est là que George Miller est le meilleur. Quand il raconte des histoires on se demande toujours un peu où va son patchwork narratif, mais il n'a pas son pareil pour filmer des karts Jacky Touch en action dans le désert.
Très à l'aise avec les montages alambiqués, il nous case oklm l'ouverture de Pulp Fiction.
La bande prend assez cher pendant son trip en Rhône Express, mais récupère le P'tit Prince à St Ex et l'aide à décoller en cassant des karts. Étrangement ça semble plaire à Aunty Tina, qui trouve que les deux font la paire. Lapin compris.
L'équipage traverse un échantillon du monde de Skynet et comprend que son présent reste largement préférable à la guerre contre les machines.
C'est le moment où le poor lonesome cowboy tente vainement de rejoindre le soleil couchant.
Au Générique, Tina Entity annonce que finalement, "we don't need another Hero". Faudrait savoir.