WOH ! Mais paye ta leçon au monde entier George Miller ! Voilà : c’est comme ça qu’on fait des vrais grands films d’action ! Pas de bouillasserie numérique ; pas de caméra parkinsonienne ; pas ces intrigues inutilement complexes et bavardes qui finalement ne disent rien ; et surtout pas ce sempiternel ton aseptisé qui vise à ne choquer personne. Là, il y a de la burne, de la sueur, du stupre, du nerf. Jamais un film n’a d’ailleurs aussi bien porté son nom : « Fury Road » ! Mais par tous les dieux, papy Miller s’est absolument déchainé ! Mais quelle inventivité visuelle ! Sans bride ! Quel rythme de dingue ! Ce n’est pas compliqué, avec les deux qualités combinées, on se retrouve avec une idée par plan. A peine on se surprend d’une d’entre elle que déjà deux autres surviennent dans le plan suivant ! Or, là où le vieux bougre est balèze, c’est qu’il tient la cadence jusqu’au bout. Et il n’y a pas à dire : il n’y a rien de miraculeux à cela. Voilà un ancien qui nous rappelle aux bonnes vieilles règles et qui, en plus, sait nous les appliquer avec savoir-faire et audace. Très peu d’effets numériques – et je suis désolé pour ceux qui ne sont pas convaincus – mais ça se sent terriblement. Voilà un film qui a du relief, et pour de l’action, c’est essentiel. Mais surtout, l’ami Miller ne se laisse pas prendre comme les petits jeunots dans le piège du bougisme. La science de Miller, c’est le montage. Ses plans sont carrés, propres, nickels, et son rythme il l’apporte grâce au cut. Et le gars, autant vous dire qu’il a dû en user des centaines de tables de montages pour faire ce film là ! Mais le cut est toujours judicieux, sachant remarquablement passer de phases incroyablement nerveuses à des moments d’apesanteur. Le résultat est là : même si la cadence est élevée, le film respire super bien et la conséquence directe sur moi c’est que ces deux heures se sont transformées en adrénaline pure. Pour moi, ce film, c’est un incroyable choc : c’est le « Duel » de Spielberg qui est venu percuter de plein fouet le « Conan » de John Milius. Des comme ça, il y a longtemps qu’on ne m’en avait pas servi. Alors merci ! Merci et encore !