L’épisode qui fait tout pour être celui qui boucle la boucle est, malheureusement, celui de trop, même s’il est déjà question d’en mettre en boite un quatrième. L’ensemble ne manque cependant pas d’idées. Pour être honnête, les auteurs ont même fait beaucoup d’efforts pour le rendre le plus original possible. Changement de décor, intégration d’un cirque avec de nouveaux personnages et gros travail sur le plan visuel. Cependant, le résultat me pose deux soucis. D’abord, alors que le second opus était hilarant, ce n’est pas drôle ou trop peu. Ensuite, il prend le parti d’un spectacle survitaminé qui se révèle très vite fatigant. Criard, riche en couleurs et en mouvements de tous genres, voilà un film d’animation qui ne ménage pas trop le spectateur, surtout s’il a passé l’âge d’être hypnotisé par les écrans.
Ainsi, comme dans toute suite de la suite qui se respecte, on a mis l’accent sur la surenchère qui, il faut l’avouer, est plus ereintante qu’exaltante. L’histoire, quant à elle, se contente d’être un prétexte pour mettre en place de nouvelles aventures qui, sur le plan scénaristique (même si on s’en fiche un peu), n’ont pas franchement de sens. Par ailleurs, les personnages sont beaucoup moins exploités que lors des deux premiers opus. Ils évoluent assez peu et ne semblent plus avoir beaucoup à se raconter. Seul King Jullian prend de l’épaisseur dans une romance aussi improbable que délirante.
Le délire semble d’ailleurs le mot d’ordre de cette troisième mouture. Délire visuel (du feu d’artifice que représente le cirque en passant par les nombreuses séquences cartoonesques), délire scénaristique et délire sonore semblent ainsi les pierres angulaires d’une réalisation souvent épuisante qui essore davantage son spectateur qu’elle ne l’éblouit. Ce n’est pas du mauvais travail, bien loin de là, mais il faut être client de productions excessivement trépidantes.