Dans la noblesse Française du 18ème siècle, une jeune veuve d’abord allergique à l’amour et au mariage finit pas aimer et céder aux endurantes avances d’un Casanova pourtant notoirement séducteur. Quand celui-ci renoue avec ses manies frivoles, elle fomente une vengeance initiatrice de vertus, en organisant désir inassouvi, convoitise démesurée et pourquoi pas asservissement déshonorant son ancien ami, grâce à la complicité de Mademoiselle de Joncquières, une prostituée au rôle destiné à broyer la fortune, la réputation comme le cœur du cavaleur.
Victoire totale, mais bien sûr comme personne n’eût pu le supposer.
Ni notre géniale héroïne qui endosse progressivement la panoplie du bourreau en se noyant d’amertume, ni le sans-cœur touché dans son désespoir pathétique, son amour et son romantisme insoupçonné, ni l’irrésistible jeune fille calculatrice qui voit éclater pureté, conscience et subtilité.
Quel petit bonheur à voir et à entendre que ce vaudeville tiré du roman de Denis Diderot de 1784, aux dialogues délicats et joueurs, en une langue française fine, riche et colorée, tombée aujourd’hui dans un si sombre oubli. Chaque phrase dévoile et induit, chaque tirade dénonce et provoque, chaque repartie implique et s’amuse, avec les valeurs, les idées, la philosophie de l’amour, du libertinage, de l’épicurisme qui flambe et du couple qui s’émousse, de la douleur et de la rédemption, ou encore du travestissement et de la sincérité, rarement présents là où on les attend.