Avec Mademoiselle de Joncquières j'ai l'impression que Mouret fait de meilleurs drames qu'il ne fait de comédies. Pas que je n'aime pas ses comédies, mais je préfère la légèreté avec laquelle il semble aborder le genre. Le film commence et aurait pu être n'importe quel film d'époque qui parle d'amour avec deux êtres qui cèdent l'un à l'autre. Et puis tout va très vite, Cécile de France qui disait ne pas pouvoir tomber amoureuse tombe finalement amoureuse et on comprend donc que le film va devoir raconter autre chose. Un peu comme dans Caprice Virginie Efira tombe très vite amoureuse du personnage de Mouret.
Et c'est donc ce que quelque chose d'autre qui va devenir très intéressant. Ici, la vengeance d'une femme délaissée, qui a goûté à l'amour et à qui on l'en a ensuite privé. Comme dans Caprice le drame latent se met en place avec une certaine gaieté. Les personnages sourient, font semblant que tout va bien, alors qu'au fond rien ne va.
C'est ce qui rend les situations clairement malsaines du film supportables.
Parce qu'en vrai, voir ces gens sourire tout le temps, faire semblant d'être amis, de s'apprécier, le tout avec un phrasé maniéré c'est assez délicieux. J'aime les faux-semblants. Il y a cette impression de douceur quand en réalité tout n'est que noirceur et manipulation.
Encore une fois j'aime beaucoup lorsqu'on comprend au fur et à mesure qui est le réel méchant de l'histoire, comment le ressentiment détruit et jusqu'où il fait aller.
Bref, c'est un film qui ne m'a peut-être pas ému, du moins pas autant qu'avait pu le faire Caprice, mais il m'a vraiment régalé dans sa manière de traiter la vengeance avec le plus grand des sourires.