Esthétisme mécanique. Teinte orangée. Plans froid et désincarnés. Ambiances ambiguës.
Pas de doute on est chez Soderbergh. Et que ceux qui trouvent que ce film n'est pas représentatifs de sa carrière, qu'il périssent en enfer.
A la manière quasi documentaire, Soderbergh nous fait enchaîner les scènes subtilement car de manière invisible. Les transitions sont indicibles. On se balade d'un personnage à un autre. Et on se laisse bercer dans cet univers aussi réjouissant que désenchanté. On est véritablement scotchés, passionnés par cette histoire pourtant au départ peu intéressante.
Coloré, musical, lumineux, sexy, punchy, le film est jeune et fait du bien. Les personnages, tous plus beaux les uns que les autres, qu'ils soient d'ailleurs hommes ou femmes, déambulent dans les décors sublimes de la Floride, ses plages et palmiers, ses routes bétonnées et ses gros 4x4.
Parfois ambiguës, voire déroutantes et oppressantes, les scènes sont écrites avec finesse et le jeu imperceptible tant cette tranche de vie semble jouée à l'impro. Les acteurs se régalent et nous régalent, tous plus atypiques les uns que les autres. McConaughey en Dallas est hilarant, Tattum touchant.
Sans jamais dissimuler le mauvais côté de ce business, Soderbergh conclut subtilement son film, ne versant jamais ni dans le mélo, ni dans la morale.
Drôle, réjouissant, étonnant, ce film se révèle être une vraie pépite, passionnante de bout en bout.