"Même si nous en avons fini avec le passé, le passé lui, n'en a pas fini avec nous"
Magnolia est un film que j'ai découvert un peu par hasard, lorsqu'il fut diffusé sur Canal+, le concept et le scénario de ce film choral m'intriguaient: neuf personnages principaux qui vont se croiser, s'aider, se pardonner, s'aimer, et le tout en une seule journée.
Dès le premier visionnage, j'avais vraiment adoré, je trouvais l'image très belle, les acteurs bons, et les chansons d'Aimee Mann en parfaite adéquation avec le film. Mais à l'époque, ma culture générale, et plus particulièrement ma culture cinématographique n'était pas ce qu'elle peut être aujourd'hui. J'ai donc revu Magnolia cette semaine, sa place parmi mes films préférés s'est encore plus renforcé, tant ce film m'a marqué.
Je pense qu'il est ici inutile de s'attarder trop longuement sur le jeu des acteurs, Tom Cruise est plus que surprenant, Phillip Seymour Hoffman est génial, le gosse aussi, bref, l'intégralité du casting est juste.
En me concentrant plus particulièrement sur la réalisation, sur le montage, j'ai appris à redécouvrir ce chef-d'œuvre de Paul Thomas Anderson. Il nous livre une fresque poétique d'une intensité que je n'avais que rarement ressentie devant un film. Les sentiments et émotions véhiculés par les personnages sont d'une justesse extrême, l'utilisation de nombreux plans-séquences plongent le spectateur au cœur du film, notamment lors des déplacements, dans l'hôtel lors de l'interview du personnage joué par Tom Cruise, ou encore dans le gigantesque labyrinthe qu'est le plateau télé.
Comme je l'ai dit plus haut, j'ai trouvé que la musique d'Aimee Mann était magnifique, que ce soit le morceau "One" en ouverture du film, ou le morceau "Save Me" (oscarisé) repris par l'intégralité du casting. Lors de mon récent revisionnage, je me suis concentré sur la musique originale de Jon Brion, et là encore, ce fut une claque; la musique colle parfaitement à l'ambiance du film, si bien que par moment l'un et l'autre sont totalement indissociables. De la 40ème minute du film, jusqu'à près d'une heure dix, le même thème est répété, varié, retravaillé, en continu pendant près d'une demi heure, je ne m'en était pas aperçu lors de mon premier visionnage, il en devient obsédant. Celui ci ce stoppe net lorsque Jimmy Gator, le présentateur télé déclare "End of round one", s'en suit un silence reposant, à la limite du malaise.
Enfin, on ne peut pas parler de ce film, sans en évoquer la pluie de grenouilles finale, référence biblique à l'Exode 8:2. Paul Thomas Anderson joue avec les chiffres 8 et 2, ainsi qu'avec le nombre 82, en les semant tout le long du film, tels des indices, comme Lost l'a fait quelques années plus tard avec les fameux 4, 8, 15, 16, 23, 42. L'indice le plus flagrant se trouvant dans les tribunes du show TV, une pancarte est brandie avec écrit dessus "Exodus 8:2". Étant friand de ce genre de petit jeu entre le réalisateur et ses spectateurs, revoir le film peut obtenir un côté ludique!
Magnolia est un film sur la joie, la tristesse, la coïncidence et le hasard. Et c'est totalement par ce même hasard que je l'ai découvert et redécouvert. Un monument de cinéma qui ne m'a pas laissé indifférent.
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