Ça, c'est ce qu'on peut appeler une entrée en matière, la première scène du film est un véritable bonheur de cinéphile avec ces trois petites histoires qui démontrent que dans la vie, rien n'est du au hasard (n'est-ce pas scène finale mythique??), et comme Magnolia appartient à la meilleure période de Paul Thomas Anderson en ce qui me concerne (précédé de Boogie Nights, suivi par Punch-Drunk Love), j'ai adoré son drame psychologique qui dépasse la durée épique de trois heures, mais bon, il fallait bien ça pour avoir le temps de s'attarder sur ses neuf - tels les pétales d'un magnolia - personnages principaux.
Et comme la thématique du rapport au père fait partie de celles qui me touchent le plus, on peut dire que j'étais littéralement servi puisque Magnolia suit des pères qui ont faillis et les conséquences que cela a engendré sur leurs enfants, les rapports entre les personnages sont souvent violents psychologiquement parlant, mais toujours justes, portés par des comédiens en état de grâce comme les habitués du réalisateur (Julianne Moore, William H. Macy, Philip Seymour Hoffman, John C. Reilly entre autres étaient déjà dans Boogie Nights) ou les nouveaux venus à l'image de Tom Cruise qui livre une de ses performances les plus mémorables en gourou du sexe qui retrouve son paternel atteint d'un cancer très avancé.
Le tout est baigné dans une atmosphère très douce-amère magnifiée par la mise en scène très scorsesienne de PTA et la bande-originale d'Aimee Mann, c'est techniquement très élégant, du bonheur pour les yeux et les oreilles.
Bref, très violents, les rapports humains sont aussi très émouvants, une grande réussite de la part de son auteur qui livre une de ses œuvres les plus ambitieuses avec Magnolia mais aussi une de ses plus cryptiques notamment avec ce final mémorable!!