L'auteur trouve en Jean GABIN l'interprète idéal pour camper Maigret. C'est déjà un bon signe et c'est vrai que Gabin est magistral. Mais on pourrait dire aussi Gabin et Audiard tant le dialoguiste s'en donne à cœur joie et renforce par ses mots l'autorité naturelle de l'acteur.
il y a, dans ce Maigret une extraordinaire reconstitution du climat caniculaire et poisseux du quartier. Et Jean Delannoy a su très bien faire sentir la torpeur de ce début du mois d'août, où les petites gens sortent des chaises au soir venu pour prendre le frais. Remarquable aussi la séquence où Gabin, se promenant, la pipe aux dents et l’œil attentif, découvre, presque par hasard, une sorte de passage furtif entre les maisons, qui fait communiquer deux rues, sans y paraître ; dans ce passage tortueux, un tôlier, des demi-sel qui mijotent un coup, une vieille oubliée sur un fauteuil, une cardeuse de matelas, des gosses hurlant qui se poursuivent...
Bref, cette histoire de tueur en série nous entraine jusqu'a la fin dans le Paris des années 50 et ne nous lâche plus, les interprétations des seconds rôles et notamment Jean Desailly, impressionnant et Annie Girardot a ses débuts sans oublier la comédienne Lucienne BOGAERT en mère dépressive