Le « divisionnaire » est de retour aux affaires. Dans cette adaptation de l’œuvre littéraire de Georges Simenon, le réalisateur Jean Delannoy, met à l’honneur le célèbre détective dans le grand raout d’un Paris populaire, sentant le renfermé, la tête de veau et les fonds de verres des PMU.
Maigret (qui fait corps avec Gabin) y souffle le chaud et le froid, servi par le génie argotique du dialogiste Michel Audiard. « Entre nous pas de cérémonie », ce Maigret-là y va de sa semelle, pour secouer les puces de la capitale, en ébullition après une série de meurtres dans le quartier du Marais. Les coups de boutoir du commissaire, finissent par déboucher sur un stratagème « ébouriffant » pour venir à bout du tueur du Marais, piqué au vif.
Annie Girardot déconcertante
Personne ne semble être de taille à se mesurer aux railleries du commissaire à la démarche nonchalante. A cela près, le « débutant » Lino Ventura ne lésine pas non plus sur son physique, mais c’est bien la mine sombre et froide d’Annie Girardot, interprétant « une bourgeoise en goguette », qui tient la dragée haute au colossal Maigret.
L’actrice bouscule chaque plan, et livre une performance d’une inquiétante justesse, le tout subtilement accompagnée par la musique instable de Paul Misraki. Mais il ne faut pas lui en compter, le divisionnaire est dur au mal. « Ça ne sert à rien », même en pyjama, Maigret en impose. Mes enfants, quand on est doué…