La démystification des héros.
Troisième film et troisième western pour Sam Peckinpah et c'est le réel début d'un cinéma plus sombre, plus violent, plus crépusculaire. « Major Dundee » traite de la cavalerie américaine mais se démarque grandement des films de John Ford sur le thème. Le réalisateur centre ici son récit autour des tensions entre yankees et prisonniers de guerre sudistes, ces derniers étant intégrés à l'armée régulière pour l'aider à vaincre un chef Apache particulièrement hostile. Et tout l'intérêt du film se retrouve dans la rivalité entre le Major Dundee (Charlton Heston), héros de guerre yankee, et le Capitaine Tyreen (Richard Harris), héros de guerre sudiste. Peckinpah replace les hommes au centre du conflit et livre une œuvre à mi-chemin entre le western et le film de guerre. Comme souvent chez ce réalisateur, le mythe du héros est torturé, tempéré à l'extrême par les erreurs, les défaillances, les faiblesses, les passions, en un mot la nature humaine. Tailladé par les producteurs (le film devait initialement durer 1h de plus), ce film demeure tout de même de très bonne facture et propose des scènes de combat de grande qualité et notamment cette charge finale contre l'armée française pas contente. Un très bon western.