En partant d’une idée astucieuse (un agent double reçoit la mission d’exécuter … lui même) et un grand réalisateur tout semblait réuni pour une belle réussite. Malheureusement Anthony Mann décéda pendant le tournage, et l’essentiel des scènes tournées à Berlin furent réalisées au pied levé par Laurence Harvey et le montage fut supervisé par la production. A la croisée des chemins entre les « James Bond » et les « Harry Palmer », le film n’a ni le rythme et l’humour de l’un, ni la rigueur et le suspens de l’autre. Le résultat de ce thriller d’espionnage n’est guère convaincant, pas plus que la médiocre bluette entre Mia Farrow (ça se passait dèjà mal avec Sinatra qui l’appelait tous les jours pour qu’elle quitte le tournage) et le héros, au charme polaire, qui n’a pas la présence (ni la prestance) de Sean Connery, ni le talent de Michael Caine. Seul Tom Courtenay livre une performance inquiétante à souhait. A noter l’apparition dans une seule scène d’Harry Andrews, histoire d’avoir le nom en grand sur l’affiche. Respectueux d’Anthony Mann et de son oeuvre, il m’est pénible de dire que ce film est très dispensable.