C'est dans un climat oppressant que Jaume Balaguero nous installe dans un immeuble cossu barcelonais dans lequel se déroule son quasi-huis clos : "Malveillance" ("Mientras Duermes" dans la langue du Pape). Sans aucun scrupule et sans déranger, le cadre exploité est un copier-coller de celui de "Rec" sa précédente œuvre horrifique co-réalisée avec Paco Plaza.
On y suit le quotidien de Cesar (interprété par Luis Tosar fascinant de charisme), concierge aimable et serviable auprès des habitants mais qui dissimule à leurs yeux une personnalité aussi sombre que psychotique. Malgré cela, le réalisateur-scénariste catalan parvient à rendre attachant son Cesar jusqu'au bout. Ce vieux garçon a pour hobby de passer chaque nuit, une partie sous le lit de Clara (Marta Etura), la proprio du 5ème et l'autre à ses côtés (on peut le comprendre) mais à l'insu de la señorita (on comprend comment).
Balaguero étale habilement ses influences Hitchcockiennes pour la montée en puissance du suspense et De Palmistes pour l'invitation au voyeurisme et aux éclats de violence.
Un soin flagrant a été apporté à la galerie de personnages secondaires récurrents qui navigue dans la résidence, la rendant rapidement identifiable grâce à ses personnalités propres.
Les démoniaques twists qui jalonnent la fin du film conduiront à la jouissance les partisans anti-happy ends !
"Malveillance" contribue à renforcer l'idée que le cinéma de genre ibérique contemporain est bien l'un des plus frissonnants et fantastiques au monde.