Jaume Balagueró nous avait déjà impressionné avec Rec (oublions les suites, beaucoup moins intéressantes que le premier) qu'il co-réalisait avec un autre auteur de la jeune vague espagnole : Paco Plaza.
Malveillance débute avec cette scène : un homme se réveille dans le lit d'une femme à 5h puis commence sa journée de concierge dans un immeuble chic d'une grande ville espagnole. La femme se réveille 2h et demie après et s’avère être une jolie jeune cadre dynamique. Lorsque l'on connait le synopsis du film : un concierge psychopathe et terriblement inquiétant s'immisce un peu trop dans la vie des habitants de son immeuble, on a de quoi être surpris de voir ce concierge en si charmante et normale compagnie. La réponse a ce très étrange partage de lit nous est révélée un peu plus tard dans ce qui constitue une des scènes les plus réussies du film. Le malaise s'installe et ne quittera pas le spectateur jusqu'a la fin du film (voir même un peu après).
A l'instar de Rec, Balaguero choisit d'installer l'environnement de son film dans un immeuble. Tous les ingrédients du huis-clos sont réunis: un lieu, un espace réduit dont on finit par connaitre les moindres recoins, une brochette de personnages singuliers... Le décor est planté.
Le véritable tour de force de ce film consiste à nous le faire vivre à travers les yeux du concierge soit un personnage qui objectivement inspire le dégoût mais que le réalisateur s'amuse a nous faire prendre en empathie malgré nous. Le concierge est présent dans pratiquement toutes les scènes. Encore une fois, chez Balaguero, la camera est subjective (sans le procédé emprunté à blair witch et qui avait contribué à la peur que rec a pu inspirer). Les scènes qui ne suivent pas le quotidien du concierge sont extrêmement rares. C'est cette subjectivité qui installe le malaise dans lequel le spectateur se trouve. Dois-je haïr ou comprendre ce personnage ? On se surprend à être angoissé à l'idée que tout son machiavélisme soit mis a jour. Les scènes où il est sur le point d’être confondu sont parmi les plus stressantes du film.
Malveillance installe Balaguero en maître de l'angoisse dans le paysage du nouveau cinéma espagnol. Un réalisateur a suivre.

BasileRambaud
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le 6 sept. 2015

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Basile Rambaud

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