Un porc qu’on égorge, une femme qui accouche, voilà ce qu’évoquent les cris du môme d’Home Alone. Du poussif, jusque dans le déluge de bons sentiments qui marquent les esprits à vie : « Jésus Christ nous accepte toujours ».
Tout le monde est con : les flics sont cons, vieux, lourds et patauds, ils se vautrent sur la glace, ne comprennent rien lorsqu’ils sont au téléphone. Les enfants sont cons, ils ont peur du noir et sont stupides. Le livreur de pizza est le summum de la connerie et de la niaiserie : « Ben… il faut bien que vous payiez votre pizza… » ; La cathédrale est le seul abri possible, l’exil assuré pour un petit garçon qui, on le sait dès le début, va crucifier des cambrioleurs par maints pièges …à cons.
Ce film est con, son fonctionnement premier est basé sur des idées reçues qui font tâches. L’oncle Frank est très con. La sœur je-ne-sais-plus-quoi « tu fais partie de ce qu’on appelle les incompétents » est la pire tête à claque à appareil dentaire qu’il ait été donné au cinéma. A l’image de cette môme, le film est une horreur. Putain mais qu’est-ce qui m’a pris de m’infliger ça ?
Ce qui est bien tout de même… c’est qu’on a le temps de savourer les pièges : Joe Pesci a presque le temps d’hurler 10 secondes quand une flamme de chalumeau vient embraser le haut de son bonnet. La douleur met du temps à arriver au cerveau lorsque celui-ci est à ce point infecté par la connerie. L’autre con met trois plombes à planter son pied dans un clou, puis 3 plombes pour se rendre compte qu’il vient de planter son pied dans un clou. Le clou du spectacle, c’est le final, avec le môme accroché à un clou sur une porte. Puis un vieux con du coin aux principes à la con vient donner des coups de pelle dans la gueule des cambrioleurs.
Bref, un film qui vaut pas un clou.
Reste la musique de John Williams, dont la justesse évoque magnifiquement Noël.