Je n'avais que modérément apprécié le premier, et faire une suite dix ans plus tard me paraissait être une drôle d'idée. Maintenant, j'adore ABBA, et retrouver leurs formidables morceaux au milieu d'une pléiade de stars me laissait curieusement optimiste... plutôt à raison. D'abord, c'est mieux réalisé, mieux chorégraphié et, il me semble, mieux photographié, donnant au film un côté moins ridicule et gênant que ne pouvait l'être parfois le précédent. Le principe est un peu le même, mais au moins a t-on droit à un vrai scénario, n'étant pas totalement prétexte à un empilement de chansons, même si l'on sent inévitablement que les situations sont propices pour que les textes du groupe soient le plus adaptés possible.
On ne s'ennuie pas, il y a une belle énergie, assumant avec un certain panache son côté « ringard », notamment à travers certains costumes assez indescriptibles. Après, n'exagérons rien : il y a des faiblesses. D'abord, hormis le dernier prétendant (le « jeune » Pierce Brosnan, si vous préférez), ces amours de jeunesse sont assez bâclés, donnant plus l'impression de passades que de grandes histoires passionnées, au point d'en être assez dérisoires. De plus, si l'idée de raconter la jeunesse de Donna en parallèle de la soirée organisée par Sophie quarante ans plus tard pouvait paraître rajoutée, cette partie dans le passé s'avère bien plus intéressante et dynamique, le choix de Lily James pour l'interpréter étant le meilleur choix possible : drôle, charmante, espiègle, merveilleux sourire, pour laquelle l'expression sexy mais pas vulgaire semble avoir été inventée. En revanche, pas mal de seconds rôles s'avèrent un peu sacrifiés, à l'image d'un Colin Firth bien peu impliqué, les femmes volant de façon générale la vedette à leurs homologues masculins, à commencer par les duos Jessica Keenan Wynn - Alexa Davies (pour les 70's) - Christine Baranski - Julie Walters (pour le présent).
Enfin, si l'on avait à peu près échappé à la guimauve pendant les deux premiers tiers, Ol Parker se rattrape grandement dans la conclusion au point de frôler l'indigestion, même si la présence de
Cher (pas épargnée par le botox) vient mettre un peu d'animation et d'humour, notamment à travers l'interprétation de « Fernando » : un assez joli moment.
Bref, vous l'aurez compris : « Mamma Mia ! Here We Go Again », ce n'est pas du grand cinéma, faiblissant même assez nettement dans la dernière ligne droite. Mais il n'est pas non interdit de prendre un certain plaisir devant ces images rayonnantes, ces jolis décors, ces chorégraphies endiablées, ces tubes indémodables, ces femmes (et hommes) magnifiques... De temps en temps, cela ne peut pas faire de mal. Alors pourquoi pas.