Aaaaah, Quentin, jamais là où on l'attend :)
Pour son Au poste en 2018, je parlais de son film le plus abordable pour le profane de l'univers de son auteur. En 2019, pour Le daim, je soulignais l'épure du film, avec un humour à froid, très surprenant.
Ce coup-ci, c'est (encore ?) le film le plus abordable de Monsieur Dupieux :
à partir du moment où on accepte le postulat de départ qui veut qu'il existe une... grosse mouche, rien ne vient perturber le spectateur
hormis une galerie de personnages et de situations hautes en couleurs :D
Quentin ne se lâche pas sur une esthétique de narration particulière, il ne part pas non plus dans la symbolisme ou les métaphores (en tout cas, rien qui ne m'a interpellé). De manière + sage (trop ?), il se rapproche simplement de ses personnages et en particulier de ses 2 loosers, Jean-Gab et Manu. On se retrouve donc avec une sorte de "road movie statique" (ne cherchez pas, je viens de l'inventer ^^) où nos 2 meilleurs amis essayent d'atteindre le but qu'ils se sont fixé (dresser cette mouche géante pour se faire du fric) et vont rencontrer au grès de leurs pérégrinations des personnages, pour certains, assez barrés
(mention spécial à Adèle, dans un rôle de composition génial, qui a dû être un enfer à jouer sans se poiler xD). Son destin est assez horrible, quand on y pense !
Le film est donne une ouverture à la fois vers le futur et vers le passé :
vers le futur car la dernière scène du film, quand finalement, ils ont atteint leur but, laisse en suspens ce qui va arriver ensuite : que vont-ils faire / pouvoir faire de cet allié ailé ? Le mystère reste entier. D'ailleurs, ce plan face caméra avec la musique de Fight Club est assez intrigant.
Et pour l'ouverture vers le passé, il me semble avoir lu que Quentin avait qualifié ce film de Dumb & Dumber rencontre E.T : c'est assez vrai mais je ferais également le rapprochement avec son tout 1er long, Steak (autre duo de "cons") que j'avais détesté pour, semble-t-il les mêmes raisons qui font que j'ai apprécié Mandibules...
Ce dernier aura donc une vertu supplémentaire : me donner envie de laisser une seconde chance au 1er film de son auteur : l'occasion de boucler la boucle ? Si cette fois ça passe, je l'avoue, Quentin m'aura mouché :)