Man dit bulles

1h17 est la durée choisie par Dupieux pour ses deux derniers longs, et comme dans le daim ce film part d'une petite idée et n’aboutit pas sur grand chose. Quelques scènes marrantes ponctuent tout de même mandibules de-ci de-là, mais à part ça, ça ne va guère plus loin. Les deux personnages sont deux idiots qui font fortement penser aux crétins de Dumb et Dumber, en bien plus soft quand même. Ce sont des adultes immatures qui ne pensent qu'à s'amuser, leur comportement décalé donne lieu à des scènes plus au moins réussi. Et malheureusement plus le film avance et moins elles sont réussis. Si Dupieux a une idée de départ, il peine clairement à l'alimenter tout au long de son récit. Il ajoute bien de nouveaux personnages, avec l'arrivée d'une ancienne copine qui n'en n'est finalement pas une. Mais tout ça ne marche pas, il patine clairement. Le réalisateur tente d'apporter de la drôlerie avec le personnage de la fille qui parle fort, la chose échoue lamentablement. Ce décalage ne marche pas car il est trop simpliste. Il fallait enrober un peu mieux ce personnage. Le ton absurde fonctionne bien pendant les vingt premières minutes, après il devient nettement moins efficace. Voir le duo comique du Palmashow réuni à l'écran donne le même ton aux personnages qu'à ceux qu'ils campent dans leurs sketchs. On est entre deux, entre l'univers de Dupieux sur lequel vient se greffer celui du Palmashow. Le problème n'est pas cette rencontre de mondes, c'est surtout lier au manque de développement de l'histoire. Roméo Elvis est loin d'être un excellent acteur, il ne joue pas très bien. Dupieux a entre les doigts une matière qu'il travaille bien trop peu. Il dessine une forme grossière qu'il pense suffisante pour représenter quelque chose. Dupieux espère créer un univers qui pourra tenir dans un film, ça tient un peu mais pas sur la distance.