Derrière sa trame de polar très familière (pour ne pas dire plus), Manhunt se révèle vite être un exercice difficile de reconquête d’un style perdu. Les profanes tiqueront d’emblée devant les fondus enchaînés évanescents, une discussion cinéphile étrange entre deux inconnus, un fond sonore jazzy fournissant le contrepoint d’une fusillade expéditive… Des signes distinctifs, des appâts reconnaissables entre mille pour qui vénère l’ami Woo. « Je suis de retour », semble-t-il murmurer. Mais rapidement, il devient évident que quelque chose cloche. Cela tient peut-être à la stupidité d’une intrigue sur laquelle le spectateur a toujours deux trains d’avance, à l’incohérence des dialogues sautant d’une langue à l’autre sans raison (les deux héros parlent anglais comme s’ils doublaient les Expendables avec un coup dans le nez), ou à un montage haché qui massacre plus qu’il ne sublime les scénographies spectaculaires de John Woo ? C’est, plus sûrement, tout ça à la fois.
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