Et pourquoi pas une critique du numéro 1, sorti deux ans auparavant ? Tout simplement parce que le 2 est plus abouti, plus marrant, plus jusqu'au-boutiste, plus tranchant que le premier du nom. William Lustig, déjà réalisateur du dérangeant et fascinant « Maniac » (1980), reprend ici le personnage de Matt Cordell, flic déchu, devenu mort-vivant, qui se retourne contre ses anciens collègues policiers.
A la fin de « Maniac Cop », premier du nom, Matt Cordell avait fini empalé sur une tige en métal, avant de faire un plongeon dans les eaux d'un port. Son « cadavre » n'a pas pu être retrouvé. L'increvable mort-vivant (quasi-pléonasme, je vous l'accorde) refait surface (ok, j'aurais pu choisir une autre expression...) et se remet à exterminer tous les vivants qui portent le même uniforme que lui.
A une époque où foisonnaient les séries policières et les films mettant en scène des agents fédéraux biens sous tous rapports (« 21 Jump Street », « La loi est la loi »...), un cinéaste a pourtant décidé de créer un personnage qui semble représenter la mauvaise conscience de la politique ultra-sécuritaire qui régnait alors. « Maniac Cop », c'est le système qui, à force de vivre dans la paranoïa, finit par s'autodétruire. Dès lors, où est la différence entre le truandisme et la loi ? (On peut noter, à titre d'exemple frappant, que, dans ce deuxième volet, Cordell va jusqu'à s'allier avec un tueur en série !) Un film qui a le culot de mettre le doigt sur un point sensible.
(cette critique est parue de le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" en avril 2012)
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