Drôle de zig que ce William Lustig. Après un premier film coup de poing (Maniac), une série B totalement aboutie (Vigilante) et, cinq ans plus tard, un sympathique mélange de slasher et de polar (Maniac cop), il s’est contenté de boucler sa filmographie avec quelques réalisations de seconde, voire de troisième zone. Avec Larry Cohen de nouveau au scénario (autre drôle de zig, créateur des Envahisseurs, réalisateur de films de blaxploitation et de séries B horrifiques, scénariste d’épisodes de Columbo, Phone Game, de Pacte avec un tueur ou de petits films bis), les deux lurons ont pondu cette suite qui débute sous de bons auspices. On reprend là où le précédent opus se termine et on retrouve l’ambiance poisseuse du New York de la fin des années 1980. Cependant, très vite, le film part dans tous les sens et la démarche de l’immortel Matt Cordell échappe au spectateur.
Le film a la bonne idée de se séparer rapidement des fringants opposants à notre maniaque lors du premier épisode mais il se perd ensuite dans un récit sans queue ni tête. Les bonnes idées cependant ne manquent pas, et notamment celle d’intégrer un tueur en série de strip-teaseuses. Voilà qui garantit a priori une ambiance réussie mais le scénariste utilise ce personnage en dépit du bon sens et fait basculer le tout dans un grand n’importe quoi qui a le don de laisser perplexe. On comprend dès lors qu’il est inutile de chercher le pourquoi du comment pour se contenter du spectacle qui nous est proposé. Le résultat, il faut l’avouer, reste plutôt fun. À cela une première raison évidente à la découverte du générique final, à savoir un nombre de cascadeurs presque plus important que celui des acteurs.
Cette suite joue en effet la surenchère dans le domaine des cascades avec courses-poursuites en bagnoles bien fichues, sauts de l’ange à travers la fenêtre d’un immeuble de plusieurs étages et autres bagarres à mains nues entre hommes transformés en torche humaine. Si le discours est creux et la dimension slasher peu développée, il faut reconnaitre qu’on ne se moque pas de nous quand il s’agit d’essayer de nous impressionner. Le résultat, qui est à l’évidence paresseux en raison d’un scénario basique voire absurde, se regarde sans déplaisir grâce à son sens du spectaculaire. C’est insuffisant mais très regardable.