Dans un format très court, on retrouve toute la puissance visuelle de Kawajiri.
Pas de scénario, on est ici plus ou moins dans le dernier tour d'une course à la mort sur un circuit futuriste. Cela peut évoquer Redline, Rollerball et Death Race, mais en plus court et donc plus radical.
Il n'y a presque aucun dialogue, seules les images parlent et le spectateur est pris à parti par la souffrance du protagoniste dans sa lutte avec la machine, ou pour le contrôle de ses propres capacités psychiques. Dans cette dynamique, certains plans rappellent immédiatement Akira. D'ailleurs, le film fait partie d'un recueil de trois courts-métrages intitulé Neo Tokyo (en anglais) ou Manie Manie (en français), et les deux autres sont réalisés par Rintaro et Katsuhiro Otomo. Le lien n'est pas difficile à faire, et Running Man pourrait tout à fait se retrouver au cœur de la mythologie du Neo Tokyo d'Otomo, comme une sorte de préquelle à Akira.
Ces dernières remarques montrent peut-être que l'on aimerait en voir un peu plus. Au sujet de la ville, de l'univers, des personnages... Mais finalement, Kawajiri lui-même a développé ces thématiques visuelles au travers d'autres de ses courts-métrages, comme la série des Cyber city. Running Man tient donc bien son rôle : il se pose là, comme un solo rageur au sein d'un vaste ensemble cyberpunk.