Dans cette suite et fin de l'histoire de "Jean de Florette", nous retrouvons nos personnages dix ans plus tard. Rongés par les remords, le Papet, Ugolin, et le village tacitement complice vont affronter le courroux de la fille de leur ancien ennemi.
Si le premier opus, malgré son scénario tragique et fataliste, contenait quelques lueurs d'espoir, "Manon des Sources" est plus sombre. On retrouve un portrait authentique de la Provence, avec cette fois plus de personnages, et donc de victimes de la vengeance. Les deux personnages principaux sont également nuancés. Loin d'être dépeints comme des escrocs méritant d'être punis, le Papet (interprété par un Yves Montand toujours aussi impérial) et Ugolin (Daniel Auteuil plus vrai que nature) apparaissent comme sensibles, emprunts de regret plus ou moins modérés, et pas forcément moins égoïstes que le reste de leur village. "Manon des Sources" se focalise donc avant tout sur ses personnages (l'intrigue étant relativement simple), mais c'est se qui rend ce drame réussi.