Dans la lignée directe de Cosmopolis, Cronenberg continue sa réflexion, ou plutôt sa critique, sur la stupidité de certains pans de la société occidentale.


Après une bonne partie d'exposition durant laquelle, disons le, il se fout bien de la gueule de ses personnages, le film vire au drame cynique. À partir de là, il va nous montrer comment ce monde incestueux, replié sur lui-même qu'est Hollywood, fini par casser ceux qui en font partie en prenant le soin de les laisser croire qu'ils s'auto-détruisent. Et chez Cronenberg, les cassures et cicatrices intérieures finissent toujours par ressortir à l'écran en blessures physiques.


Car c'est bien ce qui est décrit dans Maps to the stars, un monde incestueux. Cronenberg ne prend d'ailleurs pas la peine d'être subtil à ce niveau là. Tout comme pour traiter des fantômes qui hantent les personnages, il montre... des fantômes. Tout cela peut paraître caricatural mais ça fonctionne car c'est à l'image de l'univers absurde développé tout au long du métrage.


La photo du film va aussi dans ce sens. Les éclairages donnent l'impression d'être devant une émission de télé-réalité. Et c'est tout à fait là où nous emmène Cronenberg (en tout cas dans un premier temps). Hollywood ou le symbole d'une société théâtrale, terre de faux-semblants mais de vrais maux où règne le culte de soi. Société miroir où l'on pense détruire l'Autre alors que c'est soi-même que l'on brise.


(Critique écrite en mai 2020.)

Créée

le 31 mars 2022

Critique lue 50 fois

valp

Écrit par

Critique lue 50 fois

D'autres avis sur Maps to the Stars

Maps to the Stars
Vivienn
6

Usine à cauchemars

Sur l'affiche de Maps to the Stars, Hollywood est en flammes. Est-ce un rêve ? La réalité ? Une illusion ? Sans doute un peu des trois. Deux ans après Cosmopolis, David Cronenberg revient avec un...

le 23 mai 2014

59 j'aime

3

Maps to the Stars
mymp
4

Mauvaise étoile

Cronenberg et moi, dans les années 90, c’était le grand amour. On filait droit, en osmose. Je l’avais même présenté à mes parents (et bien que ce fût, déjà, le grand amour avec Peter Greeenaway, mais...

Par

le 2 juin 2014

44 j'aime

11

Maps to the Stars
Velvetman
8

Maps to the stars

Maps to the Stars reprend là où s’était terminé Cosmopolis. La société, son absurdité, sa consommation, sa chute vertigineuse dans l’auto-saturation reprennent vie dans une œuvre malade à la densité...

le 21 mai 2014

43 j'aime

2

Du même critique

La Fille au bracelet
valp
8

Critique de La Fille au bracelet par valp

La fille au bracelet m'a fait penser à La vérité de Clouzot, en cela que les deux films présentent le glissement du procès judiciaire vers le procès moral, notamment à travers le personnage dume...

Par

le 13 févr. 2020

4 j'aime

Captain Marvel
valp
1

Critique de Captain Marvel par valp

C’est sans grandes attentes mais avec un brin de curiosité que je suis allé voir Captain Marvel. Je ne connaissais pas le personnage et les bandes annonces ne me donnaient pas beaucoup envie, donc...

Par

le 12 mars 2019

4 j'aime

La La Land
valp
10

Critique de La La Land par valp

C'est très difficile pour moi de parler de La La Land, même après plus de 10 visionnages. Je l'aime si profondément, si intensément que toute tentative d'écriture à son propos me paraît minimiser sa...

Par

le 10 avr. 2020

4 j'aime

1