Usine à cauchemars
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Sous l’œil sévère de Cronenberg, le royaume d’Hollywood se peuple de monstres. Le réalisateur dénonce l’envers du décor dans un pamphlet décadent, à l’humour noir, qui fascine et dérange à la fois. Dans ce microcosme hollywoodien se côtoient : Benjie, 13 ans et déjà millionnaire, ses parents aux abonnés absents, la sublime actrice Havana Segrand, qui souhaite rajeunir avant même d’être vieille, Agatha son assistante un peu paumée et le séduisant chauffeur de limousine, Jérome Fontana. Dans ce mélimélo de personnages, vanité et égoïsme sont les maîtres-mots et l’on s’extasie devant le malheur des autres. Derrière les villas de rêve, les robes de couturier, et les visages botoxés, que trouve-t-on ? Pas grand-chose à vrai dire : des hommes et des femmes en proie à une solitude maladive, en quête d’une parcelle d’immortalité dans un monde où tout semble avoir une date de péremption. La prestation loufoque de Julianne Moore vaut à elle seule le détour.
« Liberté, j’écris ton nom » le célèbre poème de Paul Eluard est récité, telle une prière, par ces personnages qui pensent avoir tout et dont pourtant il manque l’essentiel. En sortant de la salle, on est heureux de n’être personne.
Créée
le 29 avr. 2016
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