Singulier sujet que celui de Marcello Mio, qui aurait pu faire l'objet d'un joli court-métrage. Mais sûrement pas un long de plus de 120 minutes, ou alors il aurait fallu lui insuffler bien plus de fantaisie, d'absurde et, pourquoi pas, de folie. Mais Christophe Honoré reste sagement dans les clous pour ce faux portrait d'une "fille de" où les principaux acteurs jouent leur propre rôle, mais dans une histoire qui est évidemment une totale fiction. L'interprétation, celle de Chiara Mastroianni, en premier lieu, sublime quelque peu un scénario qui semble parfois peu certain de son cheminement. L'on veut bien s'égarer, cependant, et cela donne de rares moments de grâce (Chiara sur scène ou à la télé italienne) mais aussi d'autres qui ont dû amuser les comédiens mais dont l'intérêt narratif est minuscule. Ce vagabondage entre Paris et Rome, qui a tendance à s'étirer en langueurs, est truffé de clins d’œil à la filmographie du grand Marcello mais ne saurait rivaliser avec une vraie scène tirée d'un film de Fellini, de Scola ou de Germi. Et l'émotion ne vient vraiment que quand la splendide complice de Mastroianni, Stefania Sandrelli, apparaît de manière bien trop brève. Là, enfin, la nostalgie prend ses droits et démontre, a contrario, que le reste du film tient autant (davantage ?) du cérébral que de l'affectif.