Terrible pour ce film que de le voir après celui de quentin Dupieux qui sort en même temps. Comme deux propositions de film de bande, de film méta, mais l'une tellement moins artificielle dans sa proposition et tellement plus inscrite dans le présent, ce qui ne veut pas nécessairement dire oublieuse du passé ni table rase. Allons! Et deux bandes d'acteurs, d'actrices, là moderne comme une nouvelle vague et l'autre empesée comme dans un film tardif de réalisateur oublieux de l'idée et se réfugiant dans la forme, sûrement plus convenue elle aussi qu'il le souhaiterait. C'est dur.
Presque une forme d'indécence ensuite, passée la scène où chiara Mastroinani se grime une première fois en son père puis croise la route du chien Piccolo, une émotion subite prend à la gorge, mélange de nostalgie pour un temps qu'on a pas connu, vécu dans des films au délavé profond, où des créatures gracieuses se riaient du monde sans jamais trébucher ni verser dans la vulgarité _ du moins à l'écran.
Car l'indécence est là, ignorer les temps qui changent dans un entre-soi qui au final nous concerne peu, quant bien même pouvons-nous aimer certain(e)s mais ne pas raffoler d'autres.
C'est pourtant parfaitement exécuté et Honoré n'a pas perdu sa capacité à saisir le réel pour le plier à ses envies, seulement, désolé , le fil dans les idées manque et cela paraît assez vain. Surtout quand on revêt par endroit le costume de 8 ½, qui traitait aussi d'une fuite du réel. Et du cinéma. Pour une convocation nostalgique de pure forme, n'occultant guère le brouillard des intentions. Ainsi, ces scènes à Rome puis entre Deneuve et sa fille dans le dernier tiers du film.
Un peu cher payé pour une place, me commenta une amie, quand on n'est pas abonné dans une grand ville, et c'est vrai que cette impression surnage, que l'équipe de ce film a oublié ceux et celles à qui elles veulent s'adresser en premier.