La bande-annonce annonçait clairement l'ambition affichée par le nouveau film de David Yates, surtout connu pour avoir signé les quatre derniers Harry Potter et Les Animaux fantastiques, avec ce film inspiré d'une histoire vraie : celle de marcher dans les pas de Martin Scorsese et son génialissime Loup de Wall Street où le légendaire cinéaste new-yorkais s'offrait le coup de jeune du siècle. Le principal problème, c'est que David Yates n'est pas Martin Scorsese (ouh l'enfonçage de porte ouverte!!) et cela se ressent sur le résultat final de Marchands de douleur.
Alors, je ne vais pas vous mentir, le film bénéficie clairement de la présence d'Emily Blunt et Chris Evans qui livrent d'excellentes performances et parviennent à donner vie aux différentes nuances de leurs personnages et le sujet a clairement son importance et mérite d'être raconté, mais de quelle manière?? Car il y a un monde entre les intentions d'en faire une farce féroce à charge contre les grandes entreprises pharmaceutiques capables de tout pour vendre leurs produits et le film gentillet mignon comme un chaton qu'on a fini par découvrir. Oui, il y a un peu de trash, oui, il y a des répliques cinglantes (merci Chris), mais bon, quand on a vu Le Loup de Wall Street, difficile de ne pas y voir un film sage et sans ambiguïté sur ce que l'on doit en penser.
Et cela se ressent jusque dans les aspects techniques du film : si la photographie est plutôt belle, la mise en scène est extrêmement fonctionnelle et sans aucun génie et le montage propose un rythme lambda sans la moindre montée en puissance.
Bref, pas foncièrement mauvais, Marchands de douleur n'en reste pas moins qu'un coup d'épée dans l'eau, une vision très consensuelle d'un sujet qui méritait un bien meilleur traitement!!