Évidemment, le propos est très honorable, les conséquences que peuvent avoir un accident sur la vie de nombreuses personnes restant un sujet toujours passionnant. De plus, lorsque l'on connaît les incroyables difficultés qu'a connu « Margaret » pour voir le jour, privé ainsi de sortie en salles pendant des années, on ne peut être qu'indulgent. Reste que malgré des qualités réelles et de vrais beaux moments, on s'ennuie un peu. 143 minutes paraît une durée peu justifiée, et si cela permet à Kenneth Lonergan d'explorer pas mal de pistes et surtout le comportement des uns et des autres sur la longueur, on se dit qu'un peu de concision n'aurait vraiment pas fait de mal. Trop de détails, de sous-intrigues sans grand intérêt, de scènes n'ayant en définitive qu'un rapport très indirect...
Si j'ai constamment compris où le réalisateur voulait en venir, et qu'une fois de plus ses malheurs après le tournage le rendent sympathique, ce n'est pas toujours convaincant pour autant. Reste une assez belle galerie de personnages et quelques vrais points forts, que ce soit la relation entre Lisa et sa mère ou pratiquement toutes les scènes au lycée. De plus, si les seconds rôles sont impeccables (J. Smith-Cameron en tête), Anna Paquin est exceptionnelle, apportant toute la complexité nécessaire à une héroïne loin d'être aussi sympathique qu'au premier abord... Frustrant donc, d'autant qu'il y avait la place pour un très grand film : nous en sommes hélas loin.