Cannes, onzième film
Avouons-le tout de suite, "Marguerite et Julien" est un film parfois spécial :
- les anachronismes récurrents sont étonnants mais intéressants, comme l'histoire est traitée pour bonne partie en conte, cela lui donne un aspect irréel et légèrement intemporel (bon, dans l'interview que j'ai lue de Donzelli, il ne semblerait pas que ce soit son but, mais finalement je vous parle de mon ressenti),
- le montage prend aussi une forme parfois plus visible, qui là aussi renforce le côté conte,
- enfin, la mise en scène participe là encore à cet aspect, notamment avec le début de scènes où les acteurs restent immobiles le temps de pouvoir observer le jeu des regards notamment et de nous suggérer aussi les illustrations que l'on pourrait voir aux côtés d'un livre.
Valérie Donzelli rend cet inceste assez beau et doux, c'est une histoire d'amour finalement presque normale : le principal risque du film est évité.
Le jeu des acteurs n'est pas mauvais, surtout Anaïs Demoustier, cependant j'ai trouvé que tout cela manquait légèrement de passion.
Ainsi ce film est intéressant sur la forme, assez bon de manière générale, mais souffre pour moi de quelques longueurs dues à des passions trop douces.