Il faudrait parler de biopic à la Pablo Larraín, tellement la trilogie, qu'il a consacré à Jackie, Diana et Maria, se rejoignent dans une volonté, non de raconter une vie en entier, entreprise vaine s'il en est, mais d'en capter au moins l'essence, de manière impressionniste. Ici, il s'agit de trouver la Callas à l'état pur, au crépuscule de sa vie, rendue confuse par les médicaments et l'érosion de sa voix, esseulée, malheureuse et nostalgique comme l'ont été, peu ou prou, les femmes iconiques que le cinéaste chilien a portraituré dans ses longs métrages passés. La différence entre les trois étant que Maria a été une artiste adulée et que de nombreux flashbacks émaillent donc le film, de sa jeunesse grecque aux triomphes sur scène, en passant par sa romance avec Onassis. L'émotion n'est pas le moteur premier de Maria, certains trouveront sans doute que le récit, malgré son aspect kaléidoscopique, est quelque peu convenu et froid, mais l'intérêt est ailleurs, dans cette esquisse mélancolique et désabusée d'une femme parvenue à la fin de son destin, qui ne peut être qu'amère et flottante, entre réalité et fantasmes. Le choix d'Angelina Jolie pour interpréter la Diva semblait aussi audacieux qu'incongru mais le résultat est plus que probant. Tout comme la décision d'avoir confié à des acteurs aussi talentueux que Alba Rohrwacher et Pierfrancesco Favino des rôles certes en retrait mais cependant indispensables pour donner un peu de chaleur à un film qui en manque objectivement un peu.